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photo de répétition © Chris van der Burght
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La résilience est au
cœur du langage chorégraphique des ballets C de la B depuis 30 ans. Le regard
de compassion d’Alain Platel sur le monde et sur ses danseurs a permis la
création de nombreux spectacles de danse contemporaine d’une beauté très
singulière.
Alain Platel est la
source d’une danse belge prolifique. Si les noms de Sidi Larbi Cherkaoui, Koen
Augustijnen, Hans van den Broeck, Kaori Ito…vous parlent, sachez que leur danse
s’est nourrie du talent d’accoucheur d’Alain Platel.
Alain Platel nourrit
sa quête du Beau au cœur du handicap (physique, psychique, social, économique).
Le point de départ de tauberbach est la question « comment survivre avec
dignité dans des conditions quasi-impossibles ? ». Parti d’un
documentaire sur la survie dans une décharge, Alain Platel a demandé aux
danseurs de danser la beauté. La photo ci-jointe révèle une scène (dé)chargée
de tissus de couleurs et un mouvement de bras de beauté toute classique. La
musique du spectacle, qui lui donne son titre, est révélateur des recherches
d’Alain Platel : « musique de Bach chanté par des Sourds » (œuvre
d’Artur Zmijewski).
A chaque spectacle
d’Alain Platel, je peux affirmer que leur beauté m’a frappé mais leur laideur
tout autant. Les émotions sont très fortes, sans qu’il me soit possible de
l’expliquer. La force tient peut-être à la capacité du chorégraphe d’amener
le spectateur à voir la beauté là où se niche la vie.
" Face à la souffrance, à la violence, je crois que nous avons besoin
de beauté, de consolation aujourd'hui "Alain Platel, 2010
Les ballets C de la B
transmettent une énergie vitale. Leur danse naît de l’instinct de survie. La
survie intéresse au plus haut point Alain Platel car il y trouve l’essence même
de la vie.
Alain Platel a vécu une
expérience nourricière d’orthopédagogue auprès d’enfants handicapés physiques.
La résilience est un
thème récurrent des créations des ballets C de la B et des artistes qui y sont
passés. Alain Platel attire des danseurs qui sont capables de montrer leurs
propres failles. « bâche » de Koen Augustijnen, danseur et
chorégraphe actuel des ballets C de la B en est un exemple magnifique.
La résilience m’a sauté
aux yeux en regardant le documentaire tourné par Alain Platel lui-même
« Les balets de ci de là » (production Les Films du présent). Sidi
Larbi Cherkaoui parle très bien de sa danse comme un moyen de dépasser sa
souffrance dans ses premières pièces (cf. catalogue raisonné que lui consacre
Rosita Boisseau aux éditions textuel, 2013).
Les ballets C de la B
(C de la B, pour contemporains de Belgique) est un collectif d’artistes, basé à Gand, Belgique,
fondé par Alain Platel en 1984. Il réunit des artistes de la danse, du théâtre,
du cirque…Certains danseurs deviennent chorégraphes à leur tour. Hans van den
Broeck, Sidi Larbi Cherkaoui, Lisi Estaras, Kaori Ito, Koen
Augustijnen…sont notamment programmés par le Théâtre de Chaillot. Ce collectif assure aussi au quotidien des
ateliers à destination des professionnels et des amateurs.
Alain Platel : «Le contact est essentiel pour moi parce qu’il est lié à
la façon dont je veux vivre ma vie. C’est à dire que mon travail est lié à des
rencontres avec des gens qui me nourrissent. J’espère que c’est réciproque».
Catherine Zavodska
DanseAujourdhui vous emmène découvrir tauberbach au Théâtre National de
Chaillot le jeudi 30 janvier 2014, 20h30 (tarif préférentiel à 25 euros au lieu
de 33 euros). Pour réserver vos places, RV sur le site de référence des spectacles de danse.
Autres représentations en France :
Lyon, Maison de la Danse, 28-29 mars 2014
Grenoble, MC2, 01-02 avril 2014
Tournée internationale :
Munich, Paris, Amsterdam, Berlin, Londres, Gand, Bruxelles, Anvers,
Göteborg, Frankfurt, Barcelone, Vienne, Oslo
Première Mondiale : 17 janvier 2014 au Münchner Kammerspiele de
Munich
Libellés : Alain Platel, Ballets C de la B, danse contemporaine, Lisi Estaras