Érection, un succès
qui dure
Au premier sens du
terme, il s’agit de l’action de dresser, d’ériger un monument par exemple.
Quand les deux amis toulousains, Pierre Rigal, le chorégraphe et danseur solo,
et Aurélien Bory, le metteur en scène et scénographe des lumières, ont créé
Érection en 2003, ils ne se doutaient certainement pas du succès que ce solo
allait rencontrer. Pour avoir été vue
par des milliers de spectateurs en France et à l’étranger depuis 10 ans, la
pièce, dansée chaque année, peut être classée parmi les monuments de la danse.
La re-naissance d’un
homme à terre
Peut-être, l’histoire
personnelle de Pierre Rigal a influé le choix du titre. Il était d’abord
athlète de compétition, spécialiste du 400m et du 400m haies. Il dut arrêter
son sport suite à un accident. Il choisit la danse à 23 ans, persévère en grand
professionnel, se passionne pour la danse contemporaine et devient chorégraphe
à son tour, en 2003, avec ce solo que je vous recommande. De la position
couchée du sportif arrêté en plein vol, il se relève avec la danse. Comme le
chorégraphe Alain Platel, nous aimons ici rappeler que le terme
« chorégraphie » signifie à l’origine « soigner les
corps ». Donc Érection peut aussi symboliser une nouvelle naissance, d’un
danseur, d’un chorégraphe, d’un homme. C’est peut-être cette histoire qui
touche tant de spectateurs.
Le plaisir de la danse
pour la danse
Ce titre, Érection, ne
peut cacher son plaisir. Si je m’en réfère à une des critiques de Rosita
Boisseau pour Le Monde, Pierre Rigal éprouve énormément de satisfaction à
danser. Le plaisir de la danse pour la danse expliquerait aussi l’énorme succès
de ce solo. Érection est un succès grand public et le chorégraphe en est fier.
Il continue de danser pour le plaisir de tous, depuis 10 ans. Ne boudons pas
notre plaisir ! Le Théâtre du Rond-Point a programmé 19 représentations du
9 janvier au 1er février 2014.