Lucinda Childs - Songs from Before - Avril 2010


Songs from Before création
12 danseurs
chorégraphie Lucinda Childs
musique Max Richter
textes Haruki Murakami dits par Robert Wyatt
© Mute Song Publishers and Fat Cat Records
scénographie et costumes Bruno de Lavenère
lumières Christophe Forey
création en 2009 par le Ballet de l'Opéra national du Rhin

puis après l'entracte...


Courtesy Théâtre de la Ville © Jean Luc Tanghe
Dance reprise
17 danseurs
chorégraphie Lucinda Childs
scénographie et film Sol LeWitt
musique Philip Glass
mise en répétition Claude Agrafeil
© 1990 Dunvagen Music Publishers
création en 1979 à la Brooklyn Academy of Music

La création me déçoit un peu et je manque de partir à l'entracte. Pourtant, j'ai passé un bon moment et me suis évadé malgré le coté académique de cette chorégraphie. J'entends une voisine de siège s'exclamer "çà fait 30 ans qu'elle fait la même chose, et j'aime toujours autant". Je reste. Bien m'en a pris !

Cette pièce de 1979 est superbe ! La vidéo de Sol Lewitt est superbe, et surtout elle fait sens. Les images se mêlent à la scène, elles découpent l'espace en deux. Je me surprends parfois à regarder la vidéo plutôt que les danseurs 'live'. Sur l'écran se passe exactement la même chose au même moment que sur la scène, mais la vidéo est de l'époque de la création de le pièce, il y a 30 ans maintenant. Sur scène, les danseurs sont des danseurs classiques, époustouflants de maîtrise, même si 'froids' car trop parfaits à mon goût. Sur l'écran, les danseurs sont plus originaux et leurs pectoraux moins saillants ; le décor est de la même sobriété mais le sol (!) est fait de carreaux et les pas des danseurs s'y expriment mieux.
Sur l'écran : des danseurs plus libérés et des carreaux rigoureux, du noir et blanc.
Sur la scène : pas de décor, et des danseurs très rigoureux, du noir et blanc aussi.
Cela se superpose, découpe la scène en profondeur ou en hauteur, comme un film, comme un spectacle. La musique de Glass est adaptée même si je préfère définitivement Reich à Glass. D'ailleurs, cette pièce préfigure la danse une de Anne Teresa De Keersmaeker. C'est une chorégraphie encore classique, mais la musique de glass, l'esthétique pourrait disparaître devant l'intérêt et l'intention du geste. Moins implacable que Merce Cunningham à la même époque, quelque chose dans la recherche du mouvement m'y fait aussi penser.

Tout cela rend cette chorégraphie intéressante. Et la première partie, création 2010 devient plus aimable car si elle n'est pas vraiment actuelle, elle est d'une belle danse.

Lucinda Childs elle-même vient saluer. ELle est émue, et elle m'émeut. Une des danseuse du spectacle lui ressemble beaucoup et sur la vidéo, je m'interroge un instant "Est-elle Lucinda ? Est-elle la danseuse d'aujourd'hui ?".

Avant le démarrage du spectacle, nous avons droit à une intervention d'un petit groupe -une compagnie de danse, je crois entendre- qui monte sur scène, puis ôtent leurs chaussures, montent en haut de la salle et descendent au milieu des fauteuils, une première fois, puis une seconde après s'être déshabillés. Une charmante danseuse nue me tombe dans les bras sur mon fauteuil du premier rang. C'est plaisant le spectacle vivant. Le régisseur paraissait moins content. Je trouve le public bonhomme car il applaudit volontiers à ce coup de pub. Espérons que leur compagnie a quelque chose à dire.

F*

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