Juin 2009 - Meg Stuart - Do Animals Cry

Meg Stuart - Damaged Goods
Do Animals Cry

Chorégraphie Meg Stuart de et avec Joris Camelin, Alexander Jenkins, Adam Linder, Anja Müller, Kotomi Nishiwaki, Frank Willens
Dramaturgie Bart Van den Eynde
Musique Hahn Rowe
Scénographie Doris Dziersk - collaboration à la scénographie Rita Hausmann
Costumes Nina Gundlach
Lumières Jan Maertens

« La famille est une prison, mais une prison qu’on porte en soi, qu’on le veuille ou non. Comme d’autres pièces de Meg, Do Animals Cry explore, entre autres, la violence dans les relations : la domination, le contrôle qu’on cherche à avoir sur sa propre (vie) et sur celles des autres, mais le spectacle montre aussi l’amour, souvent frustré, qui est à la base de cette violence. » Bart Van den Eynde

Le décor : un long tunnel en branchages qui traverse toute la scène et où courent les danseurs dans une poursuite stérile et infinie ; une niche ou une petite maison, lieu de retrait, ou maison, ou pièce d'une maison de famille ; une table et quelques chaises, lieu de scènes collectives autour de repas.
Les costumes : anodins, banals comme il le faut chez Meg Stuart, mais pas beaux.

Meg Stuart ne donne pas dans le compromis. Quel plaisir ! Même si cela est douloureux voire presque pénible pour le spectateur qui doit souffrir avec les danseurs. Car l'horreur est parfois sur scène. C'est vrai que cette pièce tend vers le pénible, les danseurs pas beaux et habillés sans soin, la musique pas sexy (le décor en revanche est superbe, une hutte qui fait penser aux œuvres Arte Povera, j'ai pensé aux sculptures de Penone). Cette 'pénibilité' est belle. Ce non compromis, cet anti-danse tutu est une joie.

L'histoire (car nous sentons qu'il y a une histoire) a été pour moi ce soir celle d'une famille, déchirée parfois, heureuse de se retrouver aussi. J'y ai vu un passage avec le retour du fils prodige (peut-être à cause de certains gestes ou un danseur apparait comme le Christ en croix ?), des moments de communion, des angoisses de groupe avec des grimaces lors des moments partagés à table. Meg Stuart pousse loin ses affres de l'être-ensemble. C'est dur. J'adore.

F*

Voici le lien vers le site officiel de Damaged Good, la companie de Meg Stuart.

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